Country Rock – Creedence Clearwater Revival

John Cameron Fogerty est né le 28 mai 1945 à Berkeley en Californie. Entouré de ses frères, Fogerty a développé ses premières capacités musicales sur le piano familial et a reçu sa première guitare à l’âge de 12 ans. À 14 ans, il a formé un groupe appelé les Blue Velvets avec deux camarades de classe, le batteur Doug Clifford et le bassiste Stu Cook. Le frère aîné de Fogerty, Tom, a finalement rejoint le groupe en tant que guitariste rythmique et co-vocaliste.

Renommé Golliwogs après avoir signé chez Fantasy Records en 1964, le groupe a eu un petit succès local avec “Brown Eyed Girl” en 1965. John Fogerty part sous les drapeaux peu de temps après en 1966, et ses exercices de réserviste militaire ont été apparemment un catalyseur pour sa créativité artistique. Plus tard, il retrouve son groupe avec une attention renouvelée pour l’écriture, et le groupe devient Creedence Clearwater Revival. « Creedence » est un clin d’œil à un ami de John Fogerty : Credence Nuball ; « Clearwater » est une référence à un slogan dans une publicité télévisuelle de l’époque vantant une marque de bière et surtout, leur engagement écologique ; « Revival » pour conjurer leur passé de Golliwogs et pour indiquer leur nouvelle orientation musicale centrée sur les racines du blues.

Le Groupe : 

À une époque où le rock évoluait loin de ses racines, le Creedence Clearwater Revival a retrouvé les fondamentaux avec sa synthèse concise de Rockabilly, Swamp Pop (pop de marais originaire de la Louisiane), R & B, et Country.  Le groupe est né à Berkeley, près de San Francisco, à la fin des années soixante. Son leader, John Fogerty était un ardent revivaliste du rock and Roll. Sa voix aux inflexions superbes, à la Little Richard et les riffs tranchants de son jeu de guitare valurent au groupe de se faire une belle réputation dépassant largement la région de la baie. Malheureusement, celui-ci se sépara en 1972, après quelques immenses succès. Leurs disques retracent l’aventure de ces musiciens qui ont, en leur temps, réveillé leurs compatriotes de leur léthargie chronique. Des morceaux superbes, inoubliables, enlevés par des instrumentistes pour qui le mot feeling est une réalité, vécue au bout de leurs doigts. C’était un retour surprise du vrai rock and Roll, dans la planète des babas cool.

Creedence Clearwater Revival fut un phénomène américain. De 1968 à 1972, ils ont dominé la radio FM et AM – un exploit inhabituel – avec une série prolifique de singles glorieux (“Suzie Q”, “Proud Mary”, “Bad Moon Rising”, “Green River”, “Fortunate Son”, “Up Around The Bend”). Déjà en 1969, ils avaient gagné trois disques de platine, avaient sorti trois albums acclamés (Bayou Country, Green River, Willy and The Poor Boys), et joué à Woodstock et dans la plupart des grands festivals. À la fin de 69, Creedence aurait pu prétendre être le plus grand groupe des U.S.A. Au milieu de 1970, ils auraient pu élargir les paramètres et aspirer à devenir le plus grand groupe mondial, puisque les Beatles, leur seule véritable concurrence en termes de ventes, n’existaient plus. Mais leur succès resta localisé aux USA et n’aura duré que quatre ans.

“Creedence a emporté l’Amérique comme une tempête”, explique Jake Rohrer, leur ancien attaché de presse et directeur artistique. “Ils couvraient un champ démographique extrêmement large. Aux concerts de Creedence, vous pouviez voir des préadolescents, des grands-parents et littéralement toutes les générations intermédiaires.» Ceux de leurs fans qui leur envoyait les courriers les plus enthousiastes étaient des soldats américains stationnés au Vietnam ou des détenus de prisons fédérales. “Leur créativité n’a apporté rien de nouveau à la culture”, précise M. Rohrer. “Ce qu’ils ont fait, c’était simplement rappeler aux Américains d’où ils étaient venus”.

L’art de Creedence n’était ni cosmique ni complexe. Leur musique était chaude, avec une dynamique constante et hypnotique grâce à la guitare rythmique de Tom Fogerty. Paradoxalement, leurs chansons étaient hantées par l’anxiété et les prémonitions – des lunes malveillantes et des pluies bibliques – un mélange étonnant de prédicateur calviniste et de météorologue pessimiste. En écrivant pendant que les corps tombaient dans une guerre lointaine, John Fogerty a composé des allégories sur un conflit qu’il condamnait, mais dans lequel paradoxalement, il aurait pu se trouver.

“Creedence a fait de la musique pour tous les fans de Tom Sawyers et Huck Finns”, a déclaré Bruce Springsteen, lors de leur introduction au Rock And Roll Hall of Fame en 1993.

Les Disques : 

Creedence Clearwater Revival (1969) : Leur premier album éponyme se vendit peu au départ. Son titre vedette était “Suzie Q”, une version de huit minutes d’un morceau datant de 1957 joué par le rocker Dale Hawkins. Fogerty n’aimant pas les longs solos, il étirait péniblement son jeu de guitare tandis que le trio rythmique de Creedence posait un sublime boogie lent. Une version sortit en single, et fut reprise par la radio AM atteignant la 11ème place dans les charts.

Bayou Contry (1969) est le deuxième album du groupe Creedence Clearwater Revival. Il a été produit par John Fogerty. De cet album est extrait le single “Proud Mary” le premier grand tube du Creedence. Il aurait pu être N° 1 dans les charts américains en 1969 s’il n’y avait pas eu l’arrivée prolifique de la pop bubblegum avec Tommy Roe et son fameux “Dizzi”.  “Bad Moon Rising” (1000.000 de ventes) l’a suivie lui aussi à la deuxième place. Puis “Green River”, encore N°2 derrière The Archies avec “Sugar Sugar” – un autre géant de la pop bubblegum – en Septembre.

Green River (1969) est produit par John Fogerty et Saul Zaentz. Cet album a été classé 95e sur la liste des 500 plus grands albums de tous les temps selon le magazine Rolling Stone. Le titre “Bad Moon Rising” fut utilisé dans le film de John Landis Le Loup-garou de Londres.

Willy and the Poor Boys (1969) est produit par John Fogerty. Le titre “Fortunate Son” est utilisé dans les films : Forrest Gump et Die Hard 4 : Retour en enfer.

Cosmo’s Factory (1970) : est le cinquième album du groupe Creedence Clearwater Revival, sorti en 1970. Produit par John Fogerty, cet album est une réussite commerciale avec des singles comme “Run Through the Jungle” et “Lookin’ Out My Back Door” et a rapidement atteint les premières places des ventes.

En 1969-70, John Fogerty était sans doute le compositeur le plus sociopolitique de l’Amérique depuis Dylan. Demandez à Fogerty l’origine de n’importe laquelle de ses chansons et il donne rapidement sa réponse en fonction de l’époque. “Effigie” (sur Willy and the Poor Boys) était sa réponse au président Nixon lorsqu’en sortant de la Maison Blanche un après-midi il se moqua des manifestants anti-guerre. (Il avait dit: “Rien de ce que vous faites ici aujourd’hui n’aura d’effet sur moi. Je rentre chez moi pour regarder le match de football.”) “Fortunate son “, était une attaque contre les iniquités de la société américaine quand des hommes riches appelaient les faveurs des hauts gradés pour épargner le combat à leur progéniture privilégiée sur le front du Vietnam. “Run Through The Jungle” met en garde contre un autre type de prolifération des armes – cette fois-ci à la maison – bien que son message favorable au contrôle des armes, exprimé dans la métaphore comme la plupart des chansons Fogerty, n’a pas cessé d’être adopté comme hymne par les troupes américaines dans la jungle du Vietnam.

Pendulum (1970) : Cet album produit par John Fogerty contient de nouveaux instruments, du piano et du saxophone qu’il joue lui-même, contrastant avec les albums précédents. Il contenait le fameux titre “Have You Ever Seen the Rain?” écrit au sujet du départ imminent de Tom Fogerty.

Mardi Gras (1972) est le dernier album du groupe Creedence Clearwater Revival. En 1970, la discorde au sujet du contrôle étroit de John Fogerty sur la création et la gestion financière du groupe s’aggrava brusquement et Tom quitta le groupe peu de temps après la sortie de Pendulum. L’album studio 1972, Mardi Gras, fut mal reçu, et CCR s’est dissous plus tard dans l’année. Quoiqu’on en dise, c’est pourtant un excellent album qui est bourré de pépites comme : “Lookin’ for a Reason” ; “Tearin’ Up the Country” ; “Someday Never Comes” ; “Hello Mary Lou” ; “Sweet Hitch-Hiker”. Il a été produit et écrit par les trois membres restants.

Engagé dans des conflits juridiques après la dissolution de CCR, John Fogerty a néanmoins connu un succès solo avec ses albums Centerfield (1985) et Blue Moon Swamp (1997).