John Lennon (09-10-40)_(†08-12-80), Paul McCartney (18-06-42), George Harrison (25-02-43)_(†29-11-01) et Ringo Starr (07-07-40), les quatre garçons de Liverpool, tous issus de familles ouvrières, découvrent le rock en 1955 avec le premier succès d’Elvis Presley (Heartbreak Hotel). Lennon forme un groupe avec ses camarades d’école, les Quarrymen (fin 56). McCartney se joint bientôt à lui au cours d’une fête paroissiale. Ce dernier présente un copain, Georges Harrison. Avec Stuart Sutcliffe et Pete Best, ils constituent les Beatles première mouture, appelés aussi Silver Beatles. Ils jouent quelques temps dans les petits clubs de Liverpool, avant d’être découverts par un premier manager qui leur décroche un contrat à Hambourg. La formation est alors : Lennon, McCartney, Harrison, (tous trois à la guitare), Stucliffe (basse), Best (batterie). Les conditions de travail en Allemagne sont pénible, mais c’est là que naît leur sonorité. Fatigué, Sutcliffe quitte le groupe pour aller vivre avec la photographe Astrid Kirchner. Celle-ci « inventera » la fameuse coupe de cheveux Beatles. Paul McCartney se met à la basse. De retour en Angleterre, ils prennent Brian Epstein comme manager (en décembre 1961).
Premiers succès locaux :
Les groupe fait des auditions chez Decca, PYE, CBS et EMI, mais il essuie un refus polis de ces maisons de disques. Après avoir honoré leurs derniers engagements pour des concerts au Star Club de Hambourg en avril 1962 qui feront l’objet d’un disque live controversé, ils signent en mai chez Parlophone, une sous-marque d’EMI. George Martin devient leur producteur. Août 1962, Ringo Starr remplace Peter Best à la batterie. Le quatuor est en place.
La Beatlemania en quelques dates :
« Love Me Do », leur premier tube, sort le 5 octobre 1962. Puis « Please Please Me » en tête au hit-parade en février, suivi en avril de « From Me To You », en juin de « Twist And Shout » et en août de « She Loves You ». C’est le début des tournées internationale et des critiques allant du meilleur : « Ce sont les plus grands compositeurs depuis Beethoven », pour le Sunday Time, au pire : « La Beatlemania est comparable à l’hystérie des masses dans le IIIème Reich », pour le Daily Telegraph ou bien : « Ce sont de vieux zazous rénovés par le yé-yé », pour France-Soir. Ils font l’Olympia en janvier 1964 en première partie de Sylvie Vartan et Trini Lopez. Au printemps 1964, la Beatlemania franchit l’Atlantique. Le Top 5 du hit parade américain de l’époque est occupé par les Beatles. En Angleterre, Richard Lester leur fait tourner » A Hard Day’s Night » (Quatre garçons dans le vent) et le premier ministre parle d’eux ainsi : « Vous êtes notre meilleure exportation ». En Août 1964, le groupe fait un concert au Hollywood Bowl, qui sera enregistré par Martin et fera l’objet d’un disque, puis viennent les tubes des années 65 (I Want To Hold Your Hand, I Feel Fine…) et le tournage d’un second film en février 1965 toujours avec Lester (Help). Le 16 juin, les Beatles sont décorés par la reine, ce qui engendre les protestations des anciens combattants. Le 15 septembre à lieu le fameux concert au Shea Stadium de New York devant 55.000 personnes. Le 31 juillet 1966, Lennon déclare : « Nous sommes aujourd’hui plus célèbre que Jésus-Christ ». Août 1966, c’est la dernière tournée de concerts. Dès la fin 66, les Beatles se retrouvent dans un studio pour enregistrer « Sgt Pepper ». Puis touchés par le mysticisme, ils vont méditer en Inde chez le Maharishi.
Les tensions et la séparation :
Le 27 août 1967, Brian Epstein décède. Désormais seuls pour gérer leur empire, les Beatles accumulent les gaffes, surtout financières. Le moment de la séparation approche. Ils participent encore à la réalisation du dessin animé « Yellow Submarine », de Heinz Edelmann, en juillet 1968. Mais l’arrivée de femmes dans le groupe crée des dissensions (à moins qu’elles ne soient qu’un prétexte). Lennon enregistre avec Yoko Ono, tandis que McCartney voudrait intégrer Linda Eastman dans ses projets avec les Wings. Il y a aussi des disputes internes sur le choix du nouvel homme d’affaire (pour ou contre Allen Klein) ce qui entraine l’éclatement du groupe fin 69. Les Beatles ont vécu, mais leur influence dans la pop music n’en est qu’à ses débuts, notamment sur CSN, Flamin’ Groovies, Lovin’ Spoonful, Byrds, The Kinks, Genesis, Bee Gees, Pink Floyd, ELO, Alan Parsons Project dans un premier temps et par la suite : Tears for Fears, Oasis, U2, The Korgis, Radiohead, The Verve, Coldplay, Travis, Keane,…)
Quelques albums à réécouter :
A Hard Day’s Night (1964) : Paru en France sous le titre « Quatre garçons dans le vent », c’est la bande originale du film. Le travail sur les harmonies vocales est impressionnant (« A Hard Day’s Night », « Can’t Buy Me Love ») et chaque fois renouvelé. Tous les titres sont signés Lennon-McCartney, comme se sera désormais la règle, quelque soit celui des deux musiciens de qui viendra l’idée. Les qualités instrumentales vont de pair avec les voix. Le son Beatles est désormais en place.
Revolver (1966) : Ils font l’expérience du LSD et rencontrent l’Inde, sa musique et sa philosophie. Selon celui qui les compose, les chansons sont tantôt nostalgiques (« Eleonor Rigby, chanté par Paul), tantôt délibérément d’avant garde (« Tomorrow Never Know, de John), tantôt très orientales (« Love You To », de George). Les Beatles commencent à bien s’amuser avec les techniques de studio sur « Tomorrow ».
Sgt. Pepper’s Lonely Hearts Club Band ( 1967) : Une pierre angulaire dans toute la pop music. Ici on a affaire à leur premier concept album. Les chansons se suivent sans rupture, jusqu’à un point final dramatique. L’inspiration de l’ensemble est souvent attribué aux substances hallucinogènes comme en témoigne « Lucy In The Sky With Diamonds ». Les Beatles sont toujours proches de leur génération, et « She’s Living Home » est dédié à tous celles et ceux qui ont quitté leur famille pour les incertitudes de la route. « Sgt Pepper » ouvre la voie à toutes sortes d’expériences musicales hors des sentiers battus, et pouvant profiter de la longueur d’un album (Pink Floyd, Soft Machine, King Crimson…). C’est aussi à partir de là qu’on attachera une plus grande importance à la réalisation de la pochette.
The Beatles (« White Album ») ( 1968) : Connu aussi comme l’album blanc, à cause de sa pochette. Les Beatles sont arrivés à maturité. Mais les tiraillements, les désirs de s’individualiser, font que chaque morceau porte de manière plus évidente la signature de son auteur. John, influencé par Yoko Ono, se lance dans la musique d’avant-garde avec « Revolution N°9 ». George invite son ami Eric Clapton à jouer avec lui dans une de ses composition sur « While My Guitar Gently Weeps ». Et Paul hésite entre son goût pour les jolies ballades sur « Blackbird » et son admiration pour Little Richard avec « Halter Skelter ». C’est souvent chacun pour soi et l’on sent que la fin est proche.
Dans leur quasi-totalité, les chansons qui figurent sur l’Album Blanc sont conçues durant le séjour du groupe à Rishikesh, dans l’ashram du Maharishi Mahesh Yogi, à la fin de l’hiver et au printemps 1968. Là, au nord de l’Inde, ils reçoivent quotidiennement son enseignement sur la Méditation transcendantale, dans ce qui est censé être une véritable retraite, ponctuée de longues périodes de méditation, perçue par les membres du groupe comme un répit spirituel loin de la folie qui, depuis 1963, les entoure dans le monde entier.
Les Beatles quittent Rishikesh avant la fin du programme d’enseignement qu’ils devaient suivre, Ringo Starr et Paul McCartney étant les premiers à s’en aller, John Lennon et George Harrison désertant les lieux ensemble, un peu plus tard. John Lennon a raconté les circonstances de son départ : C’est en apprenant que le Maharishi aurait fait des avances sexuelles à l’actrice américaine Mia Farrow (présente avec sa sœur Prudence lors de ce séjour) qu’il se met en colère, considère dès lors que le « maître » est un imposteur et compose la chanson accusatrice « Sexy Sadie ». Prudence Farrow a aussi droit à une chanson, « Dear Prudence ».
Abbey Road ( 1969) : Le dernier album enregistré par les « Fab Four ». Et le plus vendu. Teinté d’une grande mélancolie, il commence par un appel à se retrouver avec « Come Together », et se termine par une constation : « The End ». Certain des plus beaux morceaux des Beatles s’y trouvent gravés (dont deux de George Harrison, magifiques : « Something » et « Here Come The Sun ».
Discographie :
Please Please Me ( 1963)
With the Beatles ( 1963)
A Hard Day’s Night ( 1964)
Beatles for Sale ( 1964)
Help! ( 1965)
Rubber Soul ( 1965)
Revolver ( 1966)
Sgt. Pepper’s Lonely Hearts Club Band ( 1967)
The Beatles (« White Album ») ( 1968)
Yellow Submarine ( 1969)
Abbey Road ( 1969)
Let It Be ( 1970)