New Wave – The Police

The Police était un groupe pop rock britannique fortement influencé par le reggae, qui s’est formé à Londres en 1977, et qui a pris de l’importance dans le sillage du phénomène punk rock. Stewart Copeland (batteur) dans un premier temps recruta Sting (bassiste et chanteur principal) et Henri Padovani (guitariste). Andy Summers (guitariste) fut ensuite invité à se joindre à eux, formant ainsi The Police.

Copeland avait déjà joué de la batterie dans un groupe de rock progressif appelé Curved Air. Peu après avoir l’avoir quitté, il remarqua Sting, le bassiste et chanteur d’un groupe de fusion jazz appelé Last Exit. Sting qui avait déjà été professeur d’anglais dans un lycée s’avérera être un excellent compositeur, ses paroles ressortant de par leur conscience littéraire et leur agilité verbale. D’ailleurs, les paroles de plusieurs titres de l’album Ghost In The Machine ont été inspirées par les écrits d’Arthur Koestler, écrivain que Sting adore, tout comme pour l’album Synchronicity, en dehors du titre “Tea in the Sahara”, qui fait référence à Paul Bowles. Lorsque le groupe recruta Andy Summers, Padovani qui ne l’appréciait guère partit, et Police redevint un trio, comme a l’origine.

Pour Police, leur premier album, Outlandos d’Amour ne fut pas évident, avec un petit budget, sans gestionnaire, sans contrat et sans contacts. Le frère aîné de Stewart Copeland, Miles, qui appréciait le titre “Roxanne” obtint un contrat avec A & M Records. Mais la sauce ne prit pas en Angleterre, et c’est une tournée aux USA qui les fit décoller. Peu de temps après, en octobre 1979, le groupe sortit son deuxième album Regatta de Blanc, qui engendra le succès “Walking on the Moon”.

En mars 1980, Police décida de se lancer dans sa première tournée mondiale, qui comprenait des spectacles dans des endroits comme Bombay, en Inde, ou en Égypte, ce qui augmenta sa popularité parmi les nouveaux adeptes de la new wave. Pressé par leur société de disques pour l’enregistrement d’un nouvel album et un retour rapide aux tournées, Police a rapidement sorti son troisième album, Zenyatta Mondatta à l’automne de 1980. L’album fut numéro 1 au Royaume-Uni et deux single y furent également classés : “Don’t Stand So Close to Me” à la première place et “Do Do Do Do, De Da Da Da” à la cinquième. Il remporta un succès énorme aux U.S.A. et donna au groupe sa renommée mondiale. C’était le dernier album sur lequel le groupe allait coopérer ensemble, ou comme Sting le dira plus tard, le dernier album sur lequel ils ont travaillé «en tant que groupe».

Leur quatrième album, Ghost In The Machine, sorti en 1981, présentait un son plus épais et de nouvelle textures vocales avec des singles à succès comme «Every Little Thing She Does Is Magic» ou «Spirits In The Material World».

Leur dernier album, Synchronicity, est sorti en 1983. Ce fut encore un succès avec des chansons notables comme “Every Breath You Take” et “Wrapped Around Your Finger”. Bien qu’il n’y ait jamais eu de séparation officielle, chaque membre du groupe a progressivement commencé sa propre carrière solo. Une tentative de courte durée de se réunir en 1986 a produit un réenregistrement de leur chanson “Don’t Stand So Close to Me”. Le 10 mars 2003, Police a été intronisée au rock and roll Hall of Fame.

Reggatta de Blanc (1979) :  fut leur premier album à atteindre la première place sur les charts britanniques. Cet album présente aussi les deux premiers singles à succès du groupe au Royaume-Uni classés numéro 1 : “Message in a Bottle” et “Walking on the Moon”. C’était leur deuxième album à avoir un titre en langue étrangère après l’album des débuts du groupe Outlandos d’Amour en 1978. Reggatta de Blanc s’est révélée à la fois plus populaire et plus réussi que son prédécesseur. La piste titre a valu au groupe leur premier Grammy Award pour le meilleur instrumental Rock en 1980. En 2012, l’album a été classé n° 372 sur la liste du magazine Rolling Stone des 500 meilleurs albums de tous les temps.

Reggatta de Blanc a été enregistré en quatre semaines, espacées sur plusieurs mois. Contrairement à son successeur, Zenyatta Mondatta, il n’y avait aucune pression sur le groupe. Stewart Copeland en parle ainsi : “Nous sommes allés au studio et nous avons dit : ” Bien, qui a la première chanson? ” Nous ne les avions même pas répétés avant d’entrer. » Dans le magazine Modern Drummer, Copeland considère Regatta de Blanc comme le «meilleur album de police».

Contre les souhaits d’A&M, qui avait voulu doter ce groupe prometteur d’un plus grand studio et d’un producteur plus célèbre, Police a choisi d’enregistrer à Surrey Sound avec Nigel Grey. Le petit budget (entre £ 6,000 et £ 9,000) a été facilement couvert par les bénéfices de leur album précédent, Outlandos d’Amour, tout en garantissant que le label laisserait libre cours à la création musicale du groupe.

Alors que Outlandos d’Amour avait bénéficié de l’une des périodes d’écriture de chansons les plus prolifiques de la vie de Sting, les sessions d’enregistrement de Reggatta de Blanc étant courtes, pour compléter les lacunes, Sting et Copeland ont ressorti du placard de vieilles chansons qu’ils avaient écrites et en ont utilisé des éléments pour créer de nouvelles chansons. Une grande partie des paroles de “Bring On the Night” est un morceau recyclé à partir de la chanson “Carrion Prince (O Ye of Little Hope)”, et “The Bed’s Too Big Without You” démarre également comme  “Last Exit Tune”, Tandis que “Does Everyone Stare” provient d’une pièce de piano que Copeland a écrit au collège. La dernière piste “No Time This Time” était auparavant la face-B de “So Lonely” en novembre 1978, et a été rajoutée sur l’album. Le titre de l’album est une traduction pseudo-française de “reggae blanc”.

Synchronicity (1983) : est le cinquième et dernier album de Police. L’album comprend les singles «Every Breath You Take Take», «King of Pain», «Wrapped Around Your Finger» et «Synchronicity II». Une grande partie des textes de l’album se réfère à The Roots of Coincidence d’Arthur Koestler, qui a inspiré le titre et le concept de l’album lequel fait mention au concept jungien de synchronicité. Sting était un lecteur avide de Koestler, de qui il s’était aussi inspiré pour l’album Ghost in the Machine, le troisième album de Police.

L’album a été nommé pour un total de cinq prix aux Grammy Awards de 1984, dont celui d’album d’album de l’année et en a remporté trois. L’album fut numéro un sur le UK Albums Chart et le Billboard US 200, et s’est vendu à plus de 8 millions d’exemplaires aux États-Unis. Synchronicity a été largement acclamé par les critiques. Les éloges se sont concentrés sur la fusion cohérente de genres disparates et l’expérimentation sonore. Rolling Stone a inclus cet album dans ses listes des «100 meilleurs albums des années 80» et des ” 500 meilleurs albums de tous les temps “.

L’album a marqué une réduction significative des influences du reggae qui faisaient partie des quatre premiers enregistrements du groupe, proposant des textures lourdes ainsi que l’apparition de synthétiseurs parfois sur la totalité de la chanson (“Synchronicity I”, “Wrapped Around your Finger”). L’influence de la World Music peut également être entendue dans des chansons telles que “Tea in the Sahara” et “Walking in Your Footsteps”.

Comme lors de leur album précédent, les titres de base de Synchronicity ont été enregistrés chez AIR Studios, à Montserrat à partir de décembre 1982. Les trois membres du groupe ont enregistré leurs compositions dans des pièces séparées : Stewart Copeland avec sa batterie dans la salle à manger, Sting dans la salle de contrôle et Andy Summers dans le studio réel. Selon le coproducteur Hugh Padgham, cela a été fait pour deux raisons : obtenir le meilleur son pour chaque instrument et “pour des raisons sociales”.  Padgham a également déclaré que les overdubs ultérieurs ont été réalisés avec un seul membre à la fois à “Le Studio” au Québec en janvier-février 1983. Au cours de l’enregistrement de “Every Breath You Take”, Sting et Copeland se sont accrochés à plusieurs reprises, et Padgham a failli quitter le projet.

Le groupe s’est séparé après la fin du Synchronicity Tour. En 2011, Synchronicity s’était vendu à 16.300.000 exemplaires dans le monde.

Discographie : 

1978 : Outlandos d’Amour
1979 : Reggatta de Blanc
1980 : Zenyattà Mondatta
1981 : Ghost in the Machine
1983 : Synchronicity