Pop Rock – Robbie Williams

De tous les membres du boys band Take That, Robbie Williams est le seul qui n’a jamais vraiment semblé s’intégrer. Non seulement il avait du charisme, mais il était aussi indépendant, ce qui le rendait plus distinctif que ses compagnons de scène. Il s’opposait d’ailleurs régulièrement aux membres du groupe et à leur direction, principalement parce qu’il avait parfois une aversion à être trop lourdement drivé par les producteurs. Il n’est donc pas étonnant qu’il ait été le premier à quitter le groupe au début de l’été 1995 pour poursuivre une carrière en solo (selon certains, il a même été renvoyé du groupe).

Bien qu’il ait été le premier à partir, il lui fallut un certain temps pour débuter. En 1995, il a essayé d’augmenter sa crédibilité en rejoignant les frères Gallagher sur la scène du festival rock de Glastonbury, fondant l’espoir que Noël Gallagher lui donnerait quelques chansons pour le lancer. Celui-ci ne l’a jamais fait, mais son temps passé avec Oasis l’a propulsé dans le monde de la fête, buvant, et se droguant parfois lourdement. Au cours de 1996, on ne l’a entendu que dans les colonnes de commérages, et chaque photo publiée indiquait qu’il avait pris beaucoup de poids. De temps en temps, il a été cité comme disant que sa musique à venir abandonnerait la pop primesautière des boys band pour une Brit-pop traditionnelle beaucoup plus carrée, mais son premier single fut une reprise de Freedom! de George Michael. Sorti à la fin de 1996, le single fut un désastre, par contre son deuxième single, «Old Before I Die» de 1997, était plus à l’image de ses premières déclarations, avec une influence marquée provenant d’Oasis.

Williams sort son premier album solo, Life Thru a Lens, en 1997. L’album remporte un grand succès en Grande-Bretagne. Dans cet album, la dernière chanson prévue dans la campagne promotionnelle est la ballade Angels. Sortie à la période de Noël 1997, elle propulse Life Thru a Lens à la première place des classements. En 1998, à Glastonbury, environ 80 000 personnes reprennent en cœur le titre. À l’occasion de la 25e édition des Brit Awards, un Brit spécial a été décerné pour cette chanson : meilleur single des vingt-cinq dernières années. Le dernier single de l’album sera « Let Me Entertain You » qui lui servira plus tard à ouvrir ses concerts. Parallèlement à cela, ses liens avec les membres d’Oasis se détériorent. Lui et les frères Gallagher s’affrontent par voie de presse. Ces derniers trouvent que l’album de Williams sonne trop comme du Oasis et le qualifient de « gros chanteur de karaoké ». Robbie Williams envoie une carte au Daily Mirror stipulant : « Pour Noel et Liam, j’ai écouté votre dernier album, sincères condoléances »

Son second album, I’ve Been Expecting You, sort en octobre 1998. Le succès se confirme au Royaume-Uni et commence à gagner l’Europe mais les États-Unis y demeurent insensibles. Le single Millennium en est le parfait exemple : conçu autour d’un sample de la chanson « You Only Live Twice » du James Bond « On ne vit que deux fois », il se classe numéro un au Royaume-Uni fin 1998 mais atteint seulement la 72e place aux États-Unis. Les autres singles de l’album seront successivement : « No Regrets », « Strong » et « She’s The One/It’s Only Us ». Il tente à nouveau sa chance la même année en sortant un best of exclusif de ses deux albums solo intitulé The Ego Has Landed, mais le public américain le boude toujours. À ce stade, Robbie Williams restait cependant l’une des stars européennes de la pop, connue pour ses singles autant que ses albums à succès. De plus, son travail solo lui avait permis de vendre beaucoup plus de disques que son travail avec Take That.

En 1999, il apparaît sur l’album Reload de Tom Jones avec une reprise de Are You Gonna Go My Way de Lenny Kravitz.
En 2002, Williams signe un énorme contrat avec EMI (plus de 80 millions de dollars selon une rumeur), mais il subit la perte de son partenaire de production de longue date Guy Chambers. Escapology, le cinquième album de Robbie Williams (et le dernier à inclure Chambers), a été vendu à des millions d’exemplaires en Europe, bien qu’il n’ait toujours pas réussi à persuader le public américain. En conséquence, le concert de 2003, Live at Knebworth, ne sortira pas aux États-Unis. Williams prend un nouveau partenaire musical, Stephen Duffy, avec une paire de chansons de sa compilation Greatest Hits, puis réapparait en 2005 avec Intensive Care. Bien que l’album ait atteint le sommet des charts en Europe et aidé Williams à établir une quantité record de concerts – sa tournée mondiale 2006 lui a permis de vendre plus d’un million et demi de billets en une journée – une certaine atrophie créative se mettait en place, en dépit de la nouvelle entrée De Duffy.

En un an, il avait enregistré et sorti Rudebox, un album de danse enregistré avec une demi-douzaine de producteurs extérieurs, quelques invités en vedette, et plusieurs reprises au lieu de matériel auto-écrit. Rudebox atteint la première place des Charts en Europe, et est certifié double disque de platine en Angleterre, mais il reste quand même son album studio le moins vendu à ce jour. En conséquence, dans son prochain album de Williams sorti en 2009, Reality Killed the Video Star, il revient au son de ses albums plus anciens, avec Trevor Horn des Buggles qui prend les commandes.

L’année suivante, Robbie Williams revient avec Take That, et sort un nouvel album, Progress, et quelques nouvelles chansons enregistrées avec Gary Barlow bandmate qui ont été publiés sur une nouvelle collection Williams hits, In and Out Of Consciousness: Greatest Hits 1990-2010. Barlow participe aussi à la rédaction et la production du neuvième album studio de Robbie Williams, Take the Crown, sorti à la fin de 2012. Produit par Williams aux côtés de Jacknife Lee (Snow Patrol, REM, Bloc Party), l’album a vu Williams revenir à la pop éclectique originelle avec « Candy » écrit par Williams et Barlow. Le single a atteint le numéro un à travers l’Europe, y compris en Angleterre, tout comme l’album, qui a été certifié platine.

Williams travaille à nouveau avec Guy Chambers sur son deuxième album de swing, Swings Both Ways, qui comprenait un mélange de standards et d’originaux. Sorti en fin 2013, il présentait une grande variété d’invités dont Lily Allen, Olly Murs, Rufus Wainwright, Kelly Clarkson et Michael Bublé. Par la suite, Williams fait une pause, s’installant dans sa vie de famille avec son épouse Ayda Field et leurs deux enfants. Il sort Under the Radar – Vol 1 à la fin de 2014, qui compile des chansons non utilisés pour ses derniers albums.

En Mai 2016, Willaims quitte Universal Music pour Sony Music. La somme évoquée  pour la signature du contrat avoisine les 120 millions d’euros. Il retourne à la Pop en fin d’année 2016 avec la sortie de son onzième album, The Heavy Entertainment Show, qui présente la production de Guy Chambers et Richard Flack, ainsi que des contributions de compositeurs comme Killers, Stuart Price et Rufus Wainwright. The Heavy Entertainment Show est devenu son douzième album classé au sommet des Charts britanniques.

Discographie : 

1997 : Life thru a Lens
1998 : I’ve Been Expecting You
2000 : Sing When You’re Winning
2001 : Swing When You’re Winning
2002 : Escapology
2005 : Intensive Care
2006 : Rudebox
2009 : Reality Killed the Video Star
2012 : Take The Crown
2013 : Swings Both Ways
2014 : Under the Radar – Vol 1
2016 : The Heavy Entertainment Show