Genesis est un de ces groupes qui ont réussi à toucher, sans que l’on comprenne exactement pourquoi, un très large public international. Dans le peloton de tête de la musique « progressive », Genesis a su réinventer un style de prestation scénique, grâce entre autre aux qualités théâtrales de Peter Gabriel. Des expériences audacieuses des premiers albums, le groupe à conservé jusqu’en 1975 une grande rigueur dans la recherche de nouvelles formes d’expression musicale.
Formé en 1966 à la Charterhouse de Londres par Peter Gabriel, Tony Banks, Mike Rutherford et Anthony Phillips, ils enregistrent une bande démo qui attire l’attention du producteur Jonathan King qui leur fait enregistrer leurs premier 45 Tours « Silent Sun » chez DECCA. Puis, « From Genesis to revelation » sort en 1969. Cet album ne plaît pas mais le succès vient avec « Tresspass » en 1970. Vers la fin de 1970, quand Anthony Phillips et John Mayhew quittent le navire, Phil Collins et Steve Hackett sont recruté grâce à une annonce passée sur le « Melody Maker ». Avec Peter Gabriel à leur tête, la théâtralisation est poussée à l’extrême et l’emprise du chanteur sur le groupe devient évidente.
Quelques albums remarquables :
The Lamb lies down on Broadway (1974) : C’est l’apogée de la « première » période de Genesis, juste avant l’éclatement de tensions internes. Fasciné par les USA où ils venaient d’effectuer des tournées, Peter Gabriel convainquit ses collègues de réaliser un double album fabuleux, rempli d’une musique à la fois chaude et dure, limpide et tendue, à la limite de la rupture. Les instrumentistes (Phil Collis à la batterie, Mike Rutherford à la base , Steve Hackett aux guitares et Tony Banks aux claviers) atteignent ici le meilleur de leur forme. Les spectacles utilisent un tripe écran, des mannequins et une mise en scène spéciale ou le groupe joue l’intégralité des deux disques.
Second out (1977) : Peter Gabriel quitta Genesis aussitôt après la fin de la tournée, mais les spéculations concernant l’avenir du groupe se dissipèrent bien vite. En effet, Phil Collins se décida à alterner son rôle de batteur avec celui de chanteur, naguère tenu par Peter Gabriel. Sur scène, il s’adjoindra Bill Brufford puis Chester Thomson à la batterie. Les remarquables qualités d’instrumentistes des autres membres du groupe firent le reste, et Genesis se libéra rapidement de Peter pour continuer à jouer une musique ambitieuse mais quelque peu assagie néanmoins.
Duke (1980) : est un nouvel album concept de Genesis – leur premier en fait depuis « The lamb lies down on Broadway ». Il n’y a plus que trois musiciens dans le groupe, tous partagent le travail de production, de réalisation et d’arrangement. Les climats varient selon que les thèmes sont signés Collins, Banks ou Rutherford. Mais le son est bien celui de Genesis.
Abacab (1981) : En 1979, Tony Banks enregistre son premier album solo « A curious feeling », en 1980, Mike Rutherford fait de même avec « Small creeps day », mais c’est Phil Collins qui décroche la timbale avec « Face Value » et son fameux « In the air tonight ». Quand chacun rentre au bercail, les membres du groupes sortent l’album « Abacab ». Il est resté classé durant vingt-sept semaines en Angleterre, dont vingt-deux semaines consécutives et il a atteint la première place durant les deux premières semaines de sa présence dans les charts. Le mot ABACAB représente les accords de la chanson titre: « partie A », « partie B », « partie A », « partie C », « partie A », « partie B » sur le papier durant les répétitions en studio où le mot « ABACAB » est apparu et a été retenu. L’album sonne très Rock FM, une qualité pour certains (dont je fais partie), une déception pour les puristes, amateurs de rock progressif.
Discographie :
1969 : From Genesis to Revelation
1970 : Trespass
1971 : Nursery Cryme
1972 : Foxtrot
1973 : Selling England by the Pound
1974 : The Lamb Lies Down on Broadway
1976 : A Trick of the Tail
1976 : Wind and Wuthering
1977 : Spot the Pigeon (maxi 45T – 3 titres)
1978 : … And Then There Were Three…
1980 : Duke
1981 : Abacab
1983 : Genesis
1986 : Invisible Touch
1991 : We Can’t Dance
1997 : Calling All Stations